
24 avril : journée de l’Infidélité (sic)
Ce n’est pas véritablement une réelle journée mondiale, mais un grand coup marketing réalisé par une App de rencontre. Le 24 avril est la (...)
Combien de Français(es) font le choix conscient d’ouvrir leur couple, c’est-à-dire de s’autoriser à vivre des relations sexuelles en dehors de leur couple ?
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A l’heure où la nouvelle vague féministe remet en cause les normes conjugales traditionnelles, comment les adeptes vivent et encadrent cette forme de relation que nombre de films, séries ou romans présentent comme une nouvelle voie d’épanouissement personnel ? Le couple libre est-il imposé par un genre, plus fréquent dans des grandes villes comme Paris, plus épanouissant que le couple exclusif ?
Afin de répondre à toutes ces questions, l’Ifop a réalisé pour Gleeden une grande enquête sur ce sujet rarement étudié, en se basant à la fois sur un échantillon national représentatif de 2000 Français(es) et un échantillon de 1100 Parisienn(es). Publiée à l’occasion de la journée de l’infidélité (jeudi 24 avril), cette enquête mesure l’ampleur d’un phénomène qui croît aux dépens de l’infidélité classique et qui semble largement satisfaisant pour ses adeptes, y compris féminins. Elle permet aussi de comprendre pour la première les conditions dans lesquelles cette ouverture du couple s’effectue et d’en mesurer les effets sur l’équilibre de la relation.
– L’infidélité sexuelle au sens traditionnel du terme – c’est-à-dire la réalisation de rapports sexuels extraconjugaux à l’insu du conjoint – semble perdre du terrain en France si l’on en juge par la proportion de Françaises qui admettent avoir déjà été infidèles au cours de leur vie : 26% en 2025, contre 33% en 2014 (-7 points en onze ans).
Cette érosion de l’infidélité classique tient probablement en partie à la montée en puissance de modèles conjugaux alternatifs où les partenaires négocient explicitement la possibilité d’avoir d’autres partenaires sexuels. 15% des Français(es) ayant déjà été en couple déclarent ainsi avoir déjà vécu une relation où ils/elles étaient libre d’avoir des rapports sexuels en dehors de leur couple.
– Nombre de couples appliquent ce principe d’ouverture à leur relation actuelle : 8% des Français(es) se disent aujourd’hui dans une relation "ouverte", cela étant sans doute le fruit d’une banalisation continue au cours des dernières années au regard de la proportion de Françaises désormais en couple libre : 5% en 2025, contre 4% en 2023, 3% en 2019 et 1% en 2017.
– L’expérience d’une relation ouverte au cours de sa vie est beaucoup plus répandue à Paris (23%) que dans le reste de l’Hexagone (15%), tout comme elle est une pratique plus courante chez les personnes actuellement en relation : 17% des Parisien(ne)s actuellement en couple sont dans une relation ouverte, soit deux fois plus que la moyenne nationale (8%).
– Un « avenant » au contrat d’exclusivité a généralement lieu, notamment pour se cacher de l’entourage. En effet, la règle la plus souvent établie – après le fait de porter un préservatif (61%) – dans les couples libres exprime une volonté d’« invisibiliser » l’acte, telle que l’interdiction d’en parler à leur entourage (54%) ou de piocher des partenaires dans leur cercle d’amis proches (44%).
– La règle de ne pas ramener de partenaires sous le toit conjugal – partagée par 52% des couples libres – exprime la même volonté de préserver l’intimité conjugale, tout comme celle qui consiste à s’autoriser des escapades seulement en déplacement (36%).
– En revanche, cette étude brise certaines idées reçues sur l’encadrement de cette liberté sexuelle. Ainsi, l’idée selon laquelle les couples libres ne s’autoriseraient que de brèves liaisons est remise en cause par cette étude qui montre qu’à peine plus d’un quart des couples libres (29%) limitent leurs escapades à des « one shot » sexuels.
– Le couple libre est pour ses adeptes un choix relationnel épanouissant, en particulier pour les femmes. En effet, 89% des Français(es) en couple libre sont satisfait(es) de leur relation depuis qu’elle est ouverte et cette satisfaction est sensiblement plus élevée chez les femmes (91%) que chez les hommes (88%), en particulier à Paris où 94% des femmes (contre 85% des hommes) en sont satisfaites.
– Dans ce contexte, le couple libre est-il un modèle conjugal plus épanouissant que le couple exclusif ? Cela dépend de l’indicateur. Si le degré d’épanouissement sexuel est beaucoup plus élevé dans les couples libres (84%) que dans les couples exclusifs (75%), le niveau de satisfaction quant à sa vie sentimentale est, lui, aussi fort dans les couples exclusifs (83%) que dans les couples libres (85%).
Le point de vue de François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop :
Au regard de ces résultats, force est de constater que le couple libre, longtemps marginal en France, s’installe lentement comme une alternative au couple monogame et hétérosexuel traditionnel. Avec la vague féministe post-#metoo, qui a favorisé une remise en question des normes conjugales ancestrales, le modèle du couple ouvert recueille un écho grandissant dans les grandes agglomérations et dans les milieux les plus progressistes.
Loin d’être une simple mode passagère, cette évolution s’inscrit dans un mouvement de fond de remise en cause des institutions traditionnelles mais aussi d’individualisation des parcours affectifs et sexuels. Dans un contexte où les unions sont de plus en plus fondées sur la recherche du bonheur personnel plutôt que sur des obligations sociales, le couple libre apparaît ainsi comme une façon de concilier le désir d’engagement affectif durable avec des aspirations à l’autonomie sexuelle et à la diversité des expériences.
Pour autant, le couple libre reste une pratique minoritaire et assez socialement située, qui suppose des conditions favorables en termes de capital culturel, de liberté sexuelle et d’équilibre dans le couple. S’il constitue une option relationnelle globalement positive pour ceux qui la choisissent, notamment en termes d’épanouissement sexuel, il n’est pas pour autant, sur le plan sentimental, un modèle supérieur au couple exclusif traditionnel.
Étude Ifop pour GLEEDEN réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 2 au 4 avril 2025 pour le volet national auprès d’un échantillon de 2 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et du 21 au 26 mars 2025 pour le volet parisien, auprès d’un échantillon de 1 130 personnes, représentatif de la population parisienne âgée de 18 ans et plus.
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